Deux années ont passé depuis la disparition subite de Marie-Agnès Vallart-Rossi. Cette enseignante de formation, profondément animée de valeurs chrétiennes, aura consacré sa vie au service de la jeunesse en fondant la Fraternité Saint-Jean en 1981. Reconnue en tant que cheffe d’entreprise animée d’un esprit volontariste, elle puisait son inspiration dans d’exceptionnelles rencontres et de fortes valeurs humanistes.
Marie-Agnès Vallart-Rossi ne parlait que rarement d’elle. Hormis pour exprimer son amour pour son second pays, l’Italie. Elle était en effet née à Enghien-les-Bains en 1953 de parents d’origine italienne, venus du Frioul et de Vérone. Elle effectuera ses études au Rosaire de Saint-Leu avant d’intégrer l’institution Notre Dame de Bury à Margency. En 1972, elle obtient son baccalauréat et entre en Faculté de lettres et parallèlement en classe préparatoire au Capes. En 1975, elle décroche sa Licence de Lettres Modernes, puis une Maîtrise avec la mention « Très bien », en se spécialisant dans le XVIIe siècle. Après son mariage en 1979, elle anime des groupes de jeunes en aumônerie d’école catholique et en paroisse, puis au milieu de la cité de sa ville. À la suite du Congrès eucharistique de Lourdes elle crée, en 1981, le mouvement de la Fraternité Saint-Jean au service de la jeunesse. Elle débute dans le même temps sa carrière de professeure dans l’enseignement catholique, puis, certifiée en 1981 en Lettres et Histoire, elle rejoint l’enseignement professionnel à Saint-Denis puis à Ermont.
FEMME DE FOI,
AMIE DE L’ABBÉ PIERRE
Marie-Agnès Vallart-Rossi décide toutefois de se placer en disponibilité de l’Éducation nationale pour consolider et développer son action auprès des jeunes, en bénéficiant du soutien de personnalités comme l’Abbé Pierre avec lequel s’était nouée une profonde amitié et qu’elle voyait très régulièrement à Charenton ou à Saint- Wandrille. Elle était également très proche de Martin Hirsch ou de Jean-Louis Borloo avec lequel elle œuvrait pour faciliter l’accès à l’apprentissage des jeunes mineurs dépendant de l’Aide Sociale à l’Enfance. Elle nouera par ailleurs de nombreux liens d’amitié avec des personnalités du Val d’Oise et de la Région Île de France qui ont accompagné ses projets durant quarante ans.
DOCTEUR EN SCIENCES RELIGIEUSES
Simultanément, Marie-Agnès Vallart- Rossi poursuit un projet de recherche dans le cadre de son Doctorat en Sciences religieuses en se penchant particulièrement sur l’histoire de Benoîte Rencurel, paysanne du XVIIe siècle près de Gap. À cette occasion, elle travaillera régulièrement avec le Vatican, notamment Monseigneur Papa à la Congrégation de la Cause des Saints. Elle animera des conférences pour les pèlerins de Notre Dame du Laus et publiera enfin trois ouvrages : « Une laïque missionnaire Benoîte Rencurel, le témoignage du Laus » (éditions Nouvelle Cité – 1986), « Les Faux mystiques chrétiens » (éditions Nouvelle Cité – 1988), « Le christianisme vécu au quotidien au XVIIe siècle, Benoîte Rencurel » (éditions Amalthée – 2012).
FERMETÉ ET BIENVEILLANCE
Cette mission de recherche ne l’éloigne cependant pas longtemps du chemin qu’elle avait tracé en créant la Fraternité Saint-Jean. Elle poursuivra son action auprès des Jeunes aussi bien dans l’animation ludique et culturelle que dans l’objectif de les qualifier professionnellement en créant les trois centres de formations d’apprentis de l’institution. Très proche du monde de l’entreprise, elle jouera un rôle actif au sein du Conseil d’administration de la CGPME. Elle créera enfin un groupe de réflexion et d’amitié avec des jeunes de religions très diverses, « l’Atelier des Jeunes », afin de favoriser leur épanouissement culturel, leur ouverture au monde et leur réflexion sur la valeur d’homme.
Affaiblie par les attaques de ce qui a été supposé comme étant le Covid, elle s’est éteinte dans la nuit du 29 mars 2020 suite à un brutal arrêt du cœur.
Qui mieux que Didier Vallart, son époux, pour résumer à la fois une carrière professionnelle et une vie de service aux autres. « Animée d’une inébranlable conviction, Marie-Agnès savait combiner une exigence très ferme et beaucoup de compréhension et de bienveillance, à l’instar de Benoîte qu’elle connaissait si bien et dont la charité était pétrie de bon sens paysan, sa foi d’endurance et son espérance de réalisme quotidien ».